Parlement

Parlement

En dix épisodes de vingt-six minutes, la série franco-germano-belge satirique Parlement suit le quotidien rocambolesque d’un assistant parlementaire européen débutant à Bruxelles. Et dévoile progressivement son potentiel comique. La série reçoit un accueil très positif de la presse française à sa sortie en avril 2020, ainsi que plusieurs prix.

Ça fait trois ans que je suis ici. Ce n’est pas maintenant que je vais demander comment ça marche… » À ces mots, Samy est saisi d’un léger vertige : si le député européen qu’il doit seconder n’a aucune idée de la façon dont fonctionne le parlement dont il est membre, ce n’est pas lui, jeune assistant à peine descendu du Thalys, qui va réussir à trousser un rapport pour la commission « pêche » en une demi-journée…

Faire rire avec des députés européens. Le pari de France Télévisions, mené par le scénariste Noé Debré, était risqué… Il a pourtant été tenu. La première saison de Parlement, qui raconte l’initiation d’un jeune assistant parlementaire naïf et maladroit, Samy (Xavier Lacaille), à travers les méandres des institutions européennes. Une deuxième saison vient d’être annoncée sur le compte Twitter du groupe télévisé.

Parlement commence comme un conte initiatique. Par un beau matin, Samy (Xavier Lacaille, irrésistible), jeune attaché parlementaire débutant, arrive à Bruxelles pour prendre ses fonctions. Assez peu au fait des institutions européennes, Samy ne peut guère compter sur son eurodéputé, Michel Specklin (Philippe Duquesne, génial), aussi branquignol, incompétent et tire-au-flanc qu’il est sympathique.

Première mission, donc : comprendre comment ça marche ! Sur sa route, notre candide va croiser une assistante parlementaire anglaise, Rose (Liz Kingsman, hilarante), désabusée et dépassée par sa députée « brexiteuse » et dépressive, un fonctionnaire impassible et mutique (William Nadylam, classe), un assistant parlementaire allemand frappadingue, Torsten (Lucas Englander, borderline), porte-flingue de la terrible et machiavélique Ingeborg (Christiane Paul, flippante), un lobbyiste versatile (Niccolo Senni, séducteur)… Et même Pascal Lamy (ex-directeur général de l’Organisation mondiale du commerce) dans son propre rôle !

On l’aura deviné : personne ne se montrera très enclin à aider le débutant et à lui livrer les règles du jeu parlementaire transnational. 

Et c’est avec pour seules armes la curiosité, la bonne volonté, le bagout que Samy va devoir déjouer les chausse-trappes, les quiproquos et les coups fourrés de ce billard à trois bandes. 

Pire : à la suite d’un imbroglio, il devra défendre un amendement en faveur de l’un des plus impopulaires des animaux, le requin !

Autant que VeepParlement fait penser au comédie de bureau façon The Office, avec son déluge de réunions, de paperasse, de schémas obscurs et de flirt. Les dialogues facétieux et mordants sont au rendez-vous. 

Parlement est hilarant avec une galerie de portraits attachants mais ingénieux. Le casting vient du monde entier ancrant cette série dans la réalité malgré un trait d’humour prononcé. Des acteurs justes et excellents. 

Parlement s’adresse à tous les publics, pas besoin de savoir comment marche la politique européenne pour apprécier la série de Noé Debré.