Little nightmares

Little nightmares

Quand le Web nous livra des vidéos de présentation et quelques extraits de gameplay de Little nightmares, je fus immédiatement conquis et irrémédiablement attiré par ce jeu, son univers et sa patte graphique.

Nous sommes ici clairement en face d’un jeu de plateforme et de réflexion développé par Tarsier Studios, rappelant sans aucun doute possible des jeux comme Limbo, Unravel ou Inside.

Little nightmares à l’instar de ces jeux ne nous explique rien, nous précipite dans son univers unique sans aucun indice, aucune piste ni cinématique explicative pouvant éventuellement nous éclairer sur le sujet ou le but du jeu. C’est à nous, comme dans Limbo ou Inside de comprendre avec nos codes, notre culture ou notre instinct le fin mot de l’histoire. 

Little nightmares ne déroge pas à la règle.

Le jeu commence après une micro cinématique nous présentant une femme qui porte sur elle les codes vestimentaires de ce qui se rapproche le plus d’une Geisha (peut-être l’incarnation ou la représentation de l’image de la Mère), puis nous nous réveillons et prenons le contrôle de notre personnage.

Ce dernier, qui semble être une fille, sachant que rien nous le confirme si ce n’est son corps frêle d’enfant, voire sa démarche maladroite ou son allure générale, se réveille dans une valise sans autre explication. Quel est ce personnage étrange vêtu d’un ciré jaune ? Un enfant ? Un monstre au visage effrayant masqué par sa capuche jaune?

En fouillant sur le net j’ai pu mettre un nom sur ce personnage, qui ne sera jamais dévoilé durant le jeu : Six…

Est-ce là une indication sur son âge, un numéro de code pour des expériences scientifiques effectuées sur des enfants pour décupler d’éventuels pouvoirs?… Mystère…

De l’aveu des programmeurs ce jeu est une sorte d’allégorie sur le parcours qui nous mène de l’enfance à l’âge adulte, d’y illustrer la difficulté d’y parvenir et les peurs qui sont liées à ce changement de monde, à cet abandon du confort ouaté de l’enfance vers l’inconnu et la noirceur du monde des adultes, de leur cupidité, de leur avidité et de leur laideur intérieure et extérieure.

Évidemment tout ceci, vous le supputez en parcourant Little nightmares et vous vous dirigerez progressivement vers cette explication, parmi tant d’autres. Six avec son imperméable jaune est ultra graphique et s’oppose au monde sombre et grisâtre qu’elle traverse. Telle une lumière d’innocence parcourant un monde dangereux, glauque, malsain et violent.

L’horreur est tout de même là avec la présence de monstres difformes et grotesques. Certains rappelant les œuvres de Jérôme Bosch, Le Voyage de Chihiro ou Massacre à la tronçonneuse. Et c’est vraiment en leur présence que le malaise s’installe. 

C’est ce qui est bien avec ce type de jeu, chacun y trouve ses interprétations et ses références…Avec des mélodies dignes d’un film à gros budget avec des thèmes entêtants que je n’arrête pas de fredonner et de siffler depuis trois jours.

Plus que pour son gameplay, Little nightmares et sa suite ont été particulièrement bien reçus pour leur direction artistique torturée.