Silicon Valley

Silicon valley

Silicon valley est une bonne parodie du monde de la high-tech créée par Mike Judge. Développeurs obsessionnels, patrons imbus d’eux-mêmes, créateurs d’applications foireuses… la galerie de personnages loufoques de Silicon valley est de retour.

Silicon Valley suit Richard (Thomas Middleditch), un programmeur timide et emprunté qui traîne son pull à capuche dans les couloirs de la grande multinationale qui l’embauche, Hooli (une caricature de Google, avec ses open-space aérés et salles de détente avec baby-foot et tables de ping-pong colorés). 

Le jeune geek, qui travaille pendant son temps libre sur une application de compression de fichiers révolutionnaire, se retrouve soudainement projeté dans le monde de l’entrepreneuriat quand des géants de la Silicon Valley prennent conscience du potentiel de son invention.

Chaque épisode est consacré à un obstacle dans le lancement du projet de Richard (déposer le nom de son entreprise, trouver un logo), aidé de ses “amis“, d’autres programmeurs aussi effrayés par la lumière du jour que par les femmes.

Silicon Valley porte bien son nom : la série se focalise davantage sur un système et une ambiance qu’elle ne prend le temps de développer ses personnages. 

Une déception, alors qu’elle dispose pourtant d’excellents acteurs, comme le comique très apprécié Kumail Nanjiani, relégué au rang de second rôle, voire de quota de minorité ethnique (“Dans chaque groupe de programmeurs, il y a un grand blanc maigre, un gros, un gars avec une barbe et un Indien”, dit-on bien dans l’épisode pilote)

La satire sonne pourtant juste : les grandes boîtes sont gentiment maltraitées, les start-up en prennent pour leur grade (tous les entrepreneurs qui prétendent vouloir “rendre le monde meilleur” avec leur application qui n’a souvent rien à voir).

Certes après 4 saisons, bientôt 5, on commence à bien connaître les US et coutumes de la Silicon Valley dépeinte dans la série. Développeurs obsessionnels, patrons mégalos, créateurs d’applis foireuses…

La série est renouvelée pour une cinquième saison, marquée par le départ d’Erlich Bachman, deuxième personnage principal à quitter la série après Peter Gregory.

Les habitants de la Vallée forment une communauté toujours bigarrée, mais leurs interactions nous semblent désormais un peu plus prévisibles qu’avant. Voir pour la énième fois un Galvin Belson odieux en réunion ou un Richard Hendricks tellement stressé qu’il vomit dans une corbeille à papier ne provoque par exemple plus le même étonnement amusé que la première fois. 

Et pourtant, pas de doute, la série nous fait toujours rire avec sa galerie de personnages loufoques. Certes, ils sont souvent stéréotypés (Richard est maladroit à l’extrême, Gilfoyle ne s’exprime pour ainsi dire qu’à travers des remarques caustiques, etc.) Mais les dialogues et les acteurs sont suffisamment doués pour que la magie opère malgré tout.

Jusqu’ici la série s’était surtout attachée à montrer les dérives de la Silicon Valley “créatrice” avec ses startupers trop candides, ses investisseurs prêts à tout et ses patrons imbus d’eux-mêmes. Et elle y était parvenue avec talent. On a donc hâte de la voir aborder ce qui se passe après coup : quand la jeune pousse s’enracine et quand le géant devient ringard.

Pas de doute qu’il y aura, là aussi, matière à plaisanterie.