Three Billboards Les Panneaux de la vengeance

Three billboards : les panneaux de la vengeance

Three billboards : les panneaux de la vengeance est un film américano-britannique réalisé par Martin McDonagh, sorti en 2017. Il est présenté à la Mostra de Venise 2017 où il remporte le prix du meilleur scénario. Il remporte le People’s Choice Award du Festival de Toronto 2017 ainsi que le prix du public au festival international du film de La Roche-sur-Yon 2017.

L’histoire débute aux côtés de Mildred Hayes (Frances McDormand), une mère éprouvée par le viol et le meurtre de sa fille, bien décidée à faire avancer l’enquête de police restée au point mort. Pour que le drame ne soit pas oublié, cette dernière emploie les grands moyens et interpelle les autorités en louant trois panneaux publicitaires dénonçant l’absence de résultats, pour y inscrire un texte vengeur sur l’incapacité des flics à retrouver l’assassin de sa fille, violée et tuée quelques mois auparavant. 

Et peu lui importe que le chef de la police, William Willoughby (Woody Harrelson), un brave mec sous son physique de plouc, soit atteint d’un cancer. Bien que situées sur une route très peu empruntée de la petite ville d’Ebbing dans le Missouri, les affiches accusatrices -couleur sang- vont devenir le centre de toutes les discussions et profondément diviser la communauté.

S’il y a un élément du film qui convainc d’emblée, c’est bien la performance de Frances McDormand. L’actrice de 60 ans, l’une des rares à avoir reçu au cours de sa carrière un Oscar, un Emmy et un Golden Globe, donne ici toute sa chair à un personnage principal éreinté et à la folie furieuse qui le consume. 

Mildred est l’incarnation même d’une rage qui ne sévit d’ailleurs pas qu’en elle, mais aussi dans le reste de la ville et se retrouve tout au long du film. Sam Rockwell, qui incarne un policier raciste, violent et habité par la colère, vient notamment nourrir cette brutalité permanente et donne aux interactions entre ces deux personnages “la dimension épique d’un face-à-face de Western“.

Récompensées par un Golden Globe chacune, ces performances ont aussi reçu les honneurs lors des Critics’ Choice Movie.

Three billboards : les panneaux de la vengeance n’est pas que douleur et brutalité. Si le film se classe indubitablement parmi les drames, il fait régulièrement preuve d’un humour noir qui vient ponctuer le rythme parfois vagabondant et alléger l’ambiance pesante. Mais pas au point de faire rire aux éclats. 

Il y a des moments où les thèmes et les rebondissements sont si sombres et durs que cet humour est arrêté dans son élan et un rire vous reste coincé dans la gorge.

Le film prend en effet des tournants inattendus qui gardent le téléspectateur dans le flou et l’empêchent de savoir à quoi s’attendre par la suite. 

L’humour à froid, l’empathie pour les losers, ces dialogues légèrement sur-écrits mais malaxés et recrachés avec un plaisir manifeste par leurs interprètes… Je n’identifiais pas très bien Martin McDonagh avant ce film. Mais je ne raterai le prochain pour rien au monde.